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Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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23 mai 2017

Les crânes vides (4)

Si certains scientifiques se sont penchés sur le problème du cannibalisme, ils n’en ont pas décelé les véritables motifs.

Que disent les cannibales eux-mêmes sur le cannibalisme ?

Comme il est interdit aujourd’hui presque partout, et n’est plus pratiqué qu’en secret, il est extrêmement difficile de recueillir à ce sujet des informations authentiques.

Le principal motif de ce silence n’est cependant pas l’interdiction. Dès le début, l’homme a considéré cet acte comme un péché. Il tuait des congénères entièrement innocents et inconnus de lui, uniquement pour satisfaire ses besoins sexuels. Par un sentiment de culpabilité inconscient, transmis à travers les âges, il ressent l’acte sexuel lui-même comme un péché, à cause de ce crime.

Le cannibalisme a toujours été pratiqué en commun et lié à un rituel destiné à conférer à ce meurtre l’aspect d’une activité collective presque licite.

Ce sentiment de culpabilité est la raison la plus importante du mutisme des cannibales.

Malgré ces difficultés, j’ai pu parler avec plusieurs personnes qui étaient elles-mêmes des cannibales ou des descendants directs de cannibales. Ces derniers, informés par leurs pères du cannibalisme, sont moins réticents et parlent plus librement.

Sur des îles situées entre Java et la Nouvelle-Guinée, où le cannibalisme n’est défendu que depuis 80 ans, mais continue à être pratiqué en secret, on n’opérait pas par expéditions guerrières.

Avec l’accord des fils, on tuait les hommes vieux, peu de temps avant le moment probable de leur mort naturelle.

La mise à mort se faisait le soir, pendant une réunion amicale, sans que la victime sût ce qui l’attendait. L’homme était poignardé par-derrière, par un ami du fils. Le cadavre était aussitôt mis en morceaux, légèrement cuit et consommé. On ne cuisait pas la tête. Celle-ci appartenait aux jeunes amis bien portants des fils ; ceux-ci en consommaient le cerveau cru. Venaient ensuite le cœur et le foie consommés uniquement par les hommes. La musculature du thorax et du ventre appartenait aux femmes. Le reste du corps était brûlé.

Tout cela se faisait selon un cérémonial strict. Par des prières, on invitait les bons esprits protecteurs de la maison et du village afin de tenir les mauvais esprits à l’écart. On exécutait aussi des danses rituelles.

Cette opération obéissait à des règles particulières : seuls les hommes sains de corps et d’esprit, et intelligents, subissaient ce sort. La victime devait être gavée avant d’être massacrée, et elle devait également avoir bu une boisson alcoolisée fermentée. La mise à mort se faisait avec un poignard de bambou, et plus rarement avec un poignard de fer. Le cerveau lui-même ne devait jamais entrer en contact avec un objet métallique. Il devait être extrait à l’aide d’une cuiller de bambou et consommé sur-le-champ alors qu’il était encore chaud.

Cette opération de cannibalisme ne pouvait être accomplie que par lune croissante, de préférence peu de temps avant la pleine lune. Les cannibales prétendent que par lune croissante toutes les forces montent à la tête et que les effets du cerveau sur l’intelligence sont encore plus grands.

Les objets métalliques, et surtout le fer, ne peuvent entrer en contact avec le cerveau, ni même venir à proximité, car les métaux dégagent des rayons qui ont un effet destructeur sur toute substance organique.

Les cannibales prétendent que ces rayons diminuent aussi les effets du cerveau sur l’intelligence et ses autres propriétés.

Au commencement du cannibalisme, l’homme ne connaissait pas les métaux. Il se servait de pierres, de bois et de ses dents pour tuer et ouvrir le crâne. Quand il découvrit les métaux, de nombreux millénaires plus tard, et utilisa des objets métalliques pour chasser ou tuer, il s’aperçut que ceux-ci contrariaient les effets du cerveau consommé et il retourna aux outils de pierre et de bois.

Les cannibales d’aujourd’hui possèdent presque toutes les armes métalliques et tous les outils métalliques. Mais ils ne s’en servent pas pour s’attaquer à la tête. Ils soulignent aussi que le cerveau doit être consommé lorsqu’il est encore à l’état vivant, avant que les forces secrètes s’en soient échappées.

Antique knife

Si l’on demande pourquoi l’on mangeait surtout les cerveaux d’hommes vieux, on reçoit toujours la même réponse.

Les vieillards étaient sages. Ils avaient cette sagesse en eux parce qu’ils avaient eux-mêmes mangé beaucoup de cerveaux d’hommes sages et accumulé beaucoup d’expérience au cours de leur longue vie.

Ils savaient comment regarder dans l’âme des hommes, pour y déceler bonté et méchanceté.

Celui qui avait mangé le cerveau d’un tel homme, non seulement devenait intelligent, mais acquérait aussi la science secrète de la victime. Il savait même tout ce que le vieil homme avait déjà oublié, car dès que son savoir passait dans le cerveau d’un homme plus jeune, le savoir oublié renaissait. L’homme devenait aussi plus sain, pouvait entretenir une famille saine et importante et vivait plus longtemps.

Heureux était le jeune homme qui avait beaucoup de bons amis ; il avait ainsi la possibilité de manger souvent les cerveaux des vieux pères. Le savoir augmentait en effet à mesure que l’on mangeait davantage de cerveaux.

« Seuls les hommes pouvaient manger du cerveau, parce qu’il aurait été dommage d’en donner à une femme, alors que de toute façon celle-ci ne peut être aussi intelligente que l’homme. Cela pourrait même la rendre malade ou folle », m’a dit un cannibale d’une petite île près de Timor, appartenant à une tribu où le cannibalisme se pratiquait uniquement sur les hommes vieux, peu de temps avant leur mort naturelle. Ces indigènes sont des êtres doux, aimables et pacifiques avec une grande culture ancienne.

Chez les Bataks de Sumatra, les Dajaks et les Muruts de Bornéo et de nombreuses tribus de Nouvelle-Guinée, par exemple, où l’on ne consomme pas les hommes vieux, mais où les guerriers vigoureux et sains conquièrent et achètent leur victime à l’occasion de chasses, on voit apparaître au premier plan un autre motif : la vitalité sexuelle de l’homme. Celui qui peut manger souvent du cerveau, grâce à son habileté et son courage, devient intelligent, fort, habile, courageux et d’une grande activité sexuelle. Il engendrera de nombreux enfants sains et intelligents.

Seuls participent à ces chasses à l’homme des hommes jeunes, soit mariés, soit pubères, et déclarés hommes achevés par une cérémonie solennelle. Tous les hommes inaptes à procréer sont exclus des repas de cerveau.

[…]

Les cannibales prétendent aussi qu’ils ne reçoivent pas seulement l’intelligence et la santé physique de la victime, mais aussi sa bravoure et son courage. C’est pourquoi, le succès est encore plus grand si la victime est un valeureux guerrier ou même un capitaine.

[…]

Un cerveau était toujours mangé par plusieurs hommes. Ceux-ci prenaient part à ce repas selon un ordre de préséance déterminé à l’avance. Les différents morceaux ayant différentes valeurs et différents effets, il était même établi à qui reviendrait telle ou telle partie du cerveau. La répartition se faisait toujours conformément au degré de bravoure. On classait par exemple à la suite l’un de l’autre celui qui avait donné le premier coup de lance, le deuxième et le troisième. Ce rituel compliqué repose sur une expérience vieille de milliers d’années. Le premier guerrier avait droit à la partie la plus efficace du cerveau avec l’hypophyse. C’est pourquoi l’évidage commençait derrière le nez. Les suivants recevaient les morceaux les moins valables !

Tout cela ne se passe pas seulement dans la jungle, chez les « sauvages », et n’appartient pas non plus à un passé reculé. Aujourd’hui encore, des hommes qui ont été élevés dans des écoles chrétiennes de missionnaires et qui s’habillent à l’européenne, prennent part à des repas cannibales. On lit de temps à autre dans les journaux que lors de troubles politiques, les races humaines primitives se portent volontaires pour participer aux guerres.

En réalité, ces cannibales ne sont pas le moins du monde intéressés par la politique, mais ils profitent de cette impunité pour manger des hommes, et ceci, pour les raisons qui ont poussé l’humanité à le faire depuis plus d’un million d’années : le désir d’augmenter leur vitalité sexuelle et leur intelligence.

=> L’auteur dit vrai. Même si le livre a été édité en 1971, cela se produit encore de nos jours. Les journaux d’il y a quelques années relataient des cas de cannibalisme en Afrique, où sévissaient des guerres civiles.  Et tout le monde a en tête ces actes de cannibalisme perpétrés par les jihadistes de l'État islamique... Il y a d'ailleurs un verset, dans l'Ancien Testament, où Jahvé commande à son peuple de "manger les dépouilles de ses ennemis".

Ibid

À suivre Les crânes vides (5)

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