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Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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27 mai 2017

Le langage

Chacun peut imaginer la terreur et le désespoir qui s’empara des hommes quand se manifesta la disparition de la transmission de pensée. D’abord sporadique, cette disparition se révéla de plus en plus fréquente. Les rares sons n’étaient que des appels privés de signification. On ne pouvait plus recevoir les pensées émises. C’était comme si aujourd’hui le téléphone sonnait sans qu’aucune communication ne s’ensuive. À cela s’ajoutait que les facultés de perception suprasensible disparaissaient en même temps de façon progressive.

Si ces disparitions n’avaient pas débuté lentement et de façon isolée, mais étaient survenues en même temps et brusquement chez toutes les races et tous les individus, l’espèce aurait certainement péri. Mais ces processus s’effectuèrent de façon progressive, quoique avec une intensité croissante, et l’homme fut forcé de trouver un succédané à ce mode de compréhension mentale de plus en plus défectueux.

L’homme fut donc obligé d’avoir recours à d’autres moyens, pour remplir les manques. […] Il complétait le système mental de compréhension, qui n’était encore que défectueux, par des mimiques et des gestes.

Tant que ces gestes n’étaient qu’un complément à la transmission de pensée qui se révélait défectueuse, ils suffisaient à la compréhension. Mais avec le temps, les lacunes dans la lecture des pensées se firent de plus en plus importantes, et il devint de plus en plus difficile de se comprendre, même à l’aide des gestes.

L’homme fut donc obligé de trouver une méthode de compréhension entièrement artificielle et insuffisante. Il se mit à utiliser la langue pour articuler des sons. Ainsi le nombre des variantes phonétiques put s’accroître dans des proportions énormes. Ces sons n’étaient plus des signaux mais ils exprimaient tant bien que mal le contenu des pensées.

 

Langage

Il n’a pas été facile de brancher sur le langage le système de compréhension de l’humanité. L’organe digestif qu’est la langue ne s’y est pas prêté si facilement. Il a fallu développer lentement des muscles et nerfs nouveaux, afin que la langue acquière davantage de mobilité et puisse assurer une fonction qui n’était prévue par aucune évolution naturelle. Ce n’est pas tout, il fallut aussi que se forment de nouveaux centres dans le cerveau ainsi que des connections avec la langue, ce qui n’a été possible qu’avec un exercice et un effort pénibles étalés sur plusieurs millénaires.

Commença donc pour l’homme un nouveau système totalement antinaturel et institué par nécessité, qui fonctionna au début de façon très défectueuse et qui, aujourd’hui encore, n’est ni parfait ni achevé.

Il arrive souvent qu’un enfant apprenant sa langue maternelle ne puisse émettre tous les sons ; même s’il comprend tous les mots, cet enfant a encore d’énormes difficultés à utiliser l’organe digestif qu’est la langue pour articuler les sons.

Si le langage était le résultat d’une évolution naturelle, et non une solution de fortune pour assurer la compréhension entre les individus, toutes les races humaines devraient être capables dès leur enfance de formuler tous les sons, et au moins de pouvoir les apprendre par la suite.

Aucun langage n’est héréditaire. Le langage n’est pas un bien collectif de l’humanité, il existe seulement de nombreuses façons d’exprimer tant bien que mal et en général de façon insuffisante, par des associations de sons et de mots, des notions d’ordre mental.

Si l’on déposait sur une île cent enfants nouveau-nés et qu’on les nourrisse en secret et leur rende visite au bout de vingt ans, on constaterait que ceux-ci n’émettraient que des sons et cris inarticulés et glapissants parce qu’ils ne savent pas utiliser leur langue à l’articulation de sons. Dans ce cas, ils seraient moins avancés, sur le plan de la compréhension, que les singes, car ils ne pourraient se comprendre par transmission de pensée. 

Ibid

Qui ne se souvient du film de François Truffaut, L’enfant sauvage ?

À suivre La formation des races

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