Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Newsletter
Pages
15 juin 2018

Les plantes sont des êtres sensibles

Un matin du mois de février 1966, vers 5 heures, un homme rentre chez lui après une nuit harassante. Cet homme, un Américain, s’appelle Cleve Backster. C’est un technicien éminent de la CIA, et son travail n’est pas ordinaire. Il est le premier spécialiste de détection du mensonge. Outre ses interventions sur des cas réels que lui soumettent sans arrêt les autorités de la police, il est chargé de la formation du personnel dans ce domaine délicat. Car cette fameuse machine à détecter le mensonge est, pour le moins, fortement contestée un peu partout dans le monde, y compris aux États-Unis.

Comment fonctionne cet appareil diabolique, magique, en quelque sorte, puisqu’il est capable de violer les défenses psychiques des individus ? Chaque corps humain dispose d’un certain potentiel d’électricité. Ce potentiel se manifeste différemment selon qu’un sujet est calme, paisible, serein, ou au contraire agité, terrorisé, fou de joie, ou simplement inquiet. En branchant des électrodes sur un individu, en soumettant celui-ci à diverses émotions, on peut vérifier ces variations, parfois considérables, sur un graphique enregistré par un stylet relié à l’appareil. Cela ressemble à un électrocardiogramme. Un galvanomètre permet d’animer ce stylet, ou alors, une simple aiguille sur un cadran. 

Lorsque la police interroge un suspect, elle peut sélectionner avec soin une série de questions élémentaires concernant l’emploi du temps, les déclarations, faits et gestes de ce suspect, puis le plonger dans l’inconscience, brancher sur son corps cette machine à détecter les émotions, le questionner enfin. Si le suspect ne dit pas la vérité, il est censé trahir une certaine émotion due au mensonge, et, dans ce cas, la machine enregistre la variation correspondante. Ce n’est plus alors une émotion ordinaire qu’elle perçoit, mais bel et bien un mensonge qu’elle détecte, d’où son nom.

La méthode est-elle absolument sûre ? A-t-elle une valeur juridique ? On en discute, mais nul ne nie que des résultats spectaculaires ont été obtenus. L’utilisation de cette méthode exige une grande expérience, et beaucoup de sens psychologique. Telles étaient, indéniablement, les qualités de Cleve Backster, lequel inspirait de la considération même aux détracteurs de cette machine et de cette méthode.

En ce petit matin de février 1966, notre spécialiste rentre donc chez lui plutôt très fatigué, dans cet état que tout le monde peut connaître de temps à autre, où la fatigue est telle, la nuit si avancée, qu’on n’a même pas envie de dormir. Backster pénètre dans son bureau, donne de la lumière, se laisse tomber dans un fauteuil, et respire un instant. Devant lui, l’une de ses machines et son galvanomètre. À coté, une plante verte nommée par les botanistes Dracaena massageana, sorte de palmier nain aux grandes feuilles et aux petites fleurs serrées les unes contre les autres. Backster contemple d’un œil absent ce paysage si familier. La plante avait été apportée là, voici peu, par sa secrétaire qui trouvait le bureau trop austère. 

Et soudain, que se passa-t-il ?  Sous quelles impulsions fait-on ou non, dans ces situations-là, tel ou tel geste ? Nul ne sait vraiment. Toujours est-il que Backster, en un élan brusque et parfaitement irraisonné, branche les électrodes sur l’une des larges feuilles de la plante. Pourquoi ? Il n’en sait rien. Il regarde une seconde ce nouveau spectacle inusité d’une plante branchée à sa machine, puis, mais cette fois en toute logique, il décide de conférer une signification à une initiative au départ absurde. Puisque, Dieu sait pourquoi, cette plante est branchée, autant la solliciter pour voir si elle réagit. 

Backster se lève, va chercher de l’eau et arrose la plante. Son esprit s’est remis en marche, malgré la fatigue et l’heure matinale. Il raisonne donc : la plante humide doit normalement mieux conduire le courant que la plante sèche. Qui ne sait cela ? Or, il se produisit un fait curieux : le galvanomètre n’indiqua rien de tel. Au contraire, le stylet traçait des courbes descendantes et en dents de scie. Intrigué, Backster remit de l’eau et observa attentivement le résultat. Où avait-il il déjà vu ce genre de courbes ? Tout à coup, en un éclair, il comprit. Sous ses yeux survenait un évènement inouï, incroyable mais pourtant vrai, qui allait changer sa vie et peut-être révolutionner les connaissances humaines : ces courbes ressemblaient à s’y méprendre à celles obtenues lors d’interrogatoires de suspects. Que signifiait cette constatation ? Tout simplement que les plantes, comme les hommes, éprouvent des émotions, en somme qu’elles parlent un langage psychique identique en tous points à celui des êtres humains.

Une telle hypothèse était si inconvenante, à la limite, si grotesque, que Backster en fut saisi de vertige. Et pourtant, la machine, elle, qui n’avait rien à perdre ou à gagner, était formelle : elle obéissait à cette plante en traçant ce genre de courbes. Afin d’en avoir le cœur net, Backster, qui avait maintenant complètement oublié sa fatigue, décida de pousser l’expérience. De même qu’un homme se sentant menacé éprouve une forte émotion, une plante mise dans cet état devrait alors réagir. Backster entreprit donc de menacer la plante. C’était l’heure où les travailleurs les plus matinaux commençaient à se rendre au bureau ou à l’usine. Assurément, aucun d’eux n’imaginait que derrière ces vitres restées éclairées, un fou entendait menacer une plante et obtenir d’elle une réaction de terreur. 

Backster décida de brûler la feuille sur laquelle étaient branchées les électrodes. Il se préparait à saisir une boîte d’allumettes quand, à sa grande stupeur, le stylet traça une courbe descendante brutale. Backster s’immobilisa, les yeux écarquillés. Avant même qu’il mît sa menace à exécution, la plante avait manifesté sa crainte : avait-elle donc deviné sa pensée ? Avait-elle précédé l’acte comme l’homme est habitué à le faire ? Quand quelqu’un voit un ennemi avancer le bras vers un couteau ou un fusil, il a peur, avant même d’avoir subi l’agression. La plante de Backster n’avait-elle pas réagi de cette façon ?

Backster, devenu fébrile, alluma une allumette et brûla la feuille. Cette fois, le stylet réagit encore, mais bien moins fort, puis, en dépit de la brûlure, il finit par ne plus bouger. Backster en conclut que la plante avait su distinguer entre une menace et son exécution.

Quand le jour fut levé, le monde avait un nouveau chercheur. Certes, Backster n’avait pas de formation scientifique digne de ce nom. Mais sa volonté ne faisait pas de doute : il irait jusqu’au bout de ce phénomène, en tout cas à la limite de ses possibilités. Il alerterait le monde scientifique en lui annonçant : « les plantes pensent et parlent ! » Il recruta des collaborateurs, multiplia les expériences, toutes menées dans les mêmes conditions, et portant sur des plantes aussi diverses que les oignons, les oranges, les bananes, les laitues. Les plantes n’ayant ni des oreilles, ni un nez, ni des yeux, ni un système nerveux, comment pouvaient-elles penser et sentir ? Backster agrandit son laboratoire et étudia ce qui s’appelle aujourd’hui « l’effet Backster ». 

Il fit une démonstration stupéfiante à un groupe d’études de l’université de Yale. Dans une pièce nue, il installa une plante branchée à une machine à détection, et… une grosse araignée. On vit alors le graphique se modifier d’une façon saisissante, sans doute autant que l’aurait été celui d’un être humain apeuré par l’insecte. Mais Backster fit plus encore. Il convia un journaliste sceptique à une expérience déroutante. Il relia un philodendron à sa machine. Il proposa d’énumérer sept dates, de 1925 à 1931, parmi lesquelles se trouvait la date de naissance de ce journaliste. Celui-ci devait répondre négativement à l’appel de chaque date, donc, mentir au moins une fois. Lorsqu’il répondit non à l’énoncé de la vraie date, le stylet, jusque là en position normale, descendit brusquement. Puis, à l’appel des autres dates, il reprit sa position initiale. Backster en déduisit aisément la date de naissance du journaliste qui eut beaucoup de mal à revenir de sa surprise. Jusqu’où pouvaient aller ces expériences extraordinaires ? Nul, aujourd’hui, n’est en mesure de le dire.

plantesparlent

Backster songea à démontrer que les plantes avaient de la mémoire. Il imagina dans ce but une opération qui dépasse l’imagination. Il banda les yeux de six étudiants. Puis il les aligna devant deux plantes. Il tira au sort celui qui devrait en arracher une, la briser, la piétiner. Ni Backster, ni les cinq étudiants innocents ne devaient connaître le coupable. Le crime n’eut donc comme témoin que la deuxième plante. Après quoi, on relia cette plante à la machine. Les étudiants furent interrogés. L’un d’eux, forcément, mentit. La plante réagit avec vivacité. Le coupable fut donc découvert. Quelle valeur scientifique accorde-t-on aux expériences et découvertes de Cleve Backster ? Les avis sont partagés. Un fait est certain ; Backster ayant publié un article retentissant exposant ses thèses, 7000 scientifiques demandèrent que cet article fût réédité. Grâce à ce succès, il put équiper un laboratoire ultra-moderne et affiner ses observations. Il organisa sa plus belle expérience, en éliminant toute intervention humaine. Il plaça des crevettes dans un récipient sur lequel une machine déversait automatiquement de l’eau bouillante. Des plantes reliées à des galvanomètres furent les seuls témoins de la mort de ces crevettes. Aucun homme ne manipulait quoi que ce soit. Ces plantes réagirent fortement chaque fois que l’eau bouillante fut déversée… Des expériences de Sir Jagadis Chandra Bose démontrèrent ensuite que les plantes réagissaient aux ondes sonores ou électromagnétiques. Qu’elles sont même capables de transformer du phosphore en soufre, du magnésium en calcium, qu’elles sont sensibles à l’amour, à la haine, à l’attention ou à l’indifférence de leurs propriétaires.

Tout cela doit absolument faire réfléchir et non ricaner ou hausser les épaules. La nature est loin d’avoir livré tous ses mystères, si elle le fait jamais. Un jour, l’homme saura sur les plantes qui l’entourent bien plus que ce que nous savons aujourd’hui. Ce jour-là, les règles de la cohabitation entre hommes et plantes seront bouleversées. Quoi qu’il en soit, quelle aventure aura vécue cet ancien spécialiste de la machine à détecter le mensonge ! Comme l’écrit Peter Tompkins, il avait, selon lui, découvert une force nouvelle, inconnue : peut-être celle de « la vie elle-même ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité