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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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13 décembre 2020

Dialogue avec l'au-delà (12)

Les semaines et les mois passaient sans que j'eusse le loisir de penser aux phénomènes psi. Mon attention était accaparée par l'attente du procès d'hérésie; je ne me rappelle qu'un seul évènement insolite durant tout l'automne et l'hiver, mais celui-ci fut assez impressionnant et favorable pour me rappeler ceux de Cambridge.

J'étais arrivé à Wheeling un samedi, en avance pour la réunion des évêques, mais à temps pour assister à la session du Comité de théologie dont j'étais membre. Je savais d'autre part que le comité des évêques qui devait trancher sur mon cas se réunirait pendant le week-end. Puisque mes demandes réitérées d'être entendu n'avaient pas abouti, je me sentais plutôt en situation délicate. Le lundi, l'évêque président annonça que le comité remettrait son rapport le lendemain mardi, à 15 h 30, à l'Évêché.

Pendant la réunion théologique du lundi matin, mon esprit était peu porté au travail. Je réfléchissais à mon cas et à mes réponses éventuelles. Je décidai de jeter un coup d'oeil sur un livre récent, au sujet de la liberté théologique, écrit par un catholique, le père Hans Küng, dans l'espoir d'y trouver des arguments dont je pourrais user, si jamais on m'autorisait à plaider ma cause le lendemain devant le comité des évêques.

Peu après 11 h, après avoir fermé le livre, je me levai de mon siège et quittai la réunion pour aller aux toilettes. Avant d'en sortir, je vis, en me regardant dans la glace, que sur le côté gauche de mes cheveux, il y avait une longue mèche rebelle d'un cm de long et de 2 cm de large. N'ayant pas de peigne, je me contentai de la couper d'un cm avec des ciseaux de poche, puis je regagnai la salle des séances.

Lorsque j'atteignis mon siège, je me rendis compte du peu d'intérêt de cette discussion. Aussi, me replongeai-je dans le père Hans Küng. Le livre s'ouvrit tout seul aux pages 90-91. Il y avait quelque chose entre les feuillets, sur la marge extérieure. C'était ma mèche de cheveux, celle-là même que je venais de couper. J'étais tout d'abord incrédule. Je ressortis pour aller de nouveau aux toilettes. Je regardai dans la cuvette du lavabo où les cheveux que j'avais coupés auraient dû tomber : il n'y avait rien.

Songeur, je regagnai ma place dans la salle. Je racontai à mon voisin, l'évêque Corrigan, ami de longue date, ce qui m'arrivait.

-Thrix, me chuchota-t-il.

-Et alors ? (Je savais que thrix était un mot grec signifiant "cheveu", mais je ne comprenais pas.)

-Rappelez-vous, reprit-il en souriant, que thrix signifie aussi "présage".

-Merci beaucoup, dis-je.

Et mes pensées se reportèrent sur Jim et ses promesses d'assistance. Je me sentis soudain plus calme et plus courageux.

Livre ouvert

C'est alors que mes yeux tombèrent sur le passage où les cheveux pointaient, sur la page du livre ouvert devant moi : l'auteur y prenait parti pour la liberté en théologie, qu'il considérait comme essentielle à la richesse et à la liberté de culte. "Un Dieu, une foi, un baptême (St Paul), mais différentes théologies", ajoutait le père Küng. Cette citation arrivait à point. C'était précisément ce que je cherchais.

Je m'en servis pour répondre, à la fin du débat, sur la motion de censure. Cette réponse fut largement diffusée auprès de publics appartenant à diverses Églises, ou même athées.

[...]

Après avoir lu beaucoup de livres et maints articles, divers et variés, je fis mien le symbole de la lettre psi, de plus en plus utilisée par les parapsychologues. J'entendais souligner ainsi ce qui reliait les diverses manifestations paranormales dont le nombre et la diversité masquent encore souvent les rapports qui existent entre elles : la perception extrasensorielle sous toutes ses formes, incluant la télépathie, la précognition, la rétrocognition et la clairvoyance; les expériences mystiques, avec ou sans drogues psychédéliques, le don des langues, l"inconscient collectif et la synchronie, la télékinésie, les phénomènes parapsychiques ou les prétendues communications avec les défunts. On pourrait y ajouter la guérison spirituelle, les prières d'intercession, l'exorcisme et même les rêves ordinaires. Une fois que je m'étais plongé dans l'étude des phénomènes psi, je fus effaré par le nombre de livres et publications écrits sur le sujet.

Parmi cette abondance de rapports, de relations d'évènements spontanés de toutes sortes, les uns étaient énumérés sans aucun esprit critique, tandis que d'autres étaient étayés de témoignages précis. Le présent livre pourrait être associé à ces derniers. Je pris connaissance de publications scientifiques faisant état d'expériences menées dans des conditions de contrôle rigoureux, allant jusqu'à user de moyens tels que l'électro-encéphalogramme et l'ordinateur. Mes propres expériences, de par le fait qu'elles m'avaient conduit à m'intéresser à ces manifestations, corroboraient les analyses rédigées par d'éminents scientifiques, et qui avaient étudié scrupuleusement un ou plusieurs phénomènes psi.

Tout cela m'amena à affirmer que la vie dans l'au-delà est une "chose naturelle", faisant partie intégrante de la psyché humaine qui, déjà, semble participer de la vie éternelle. C'était l'un des trois principes énoncés dans mon livre : moins de croyances assurément, mais heureusement des croyances établies sur des fondations beaucoup plus solides et plus empiriques.

[...]

Peu de temps avant que je n'aille à Boston pour y siéger au comité, un évènement se produisit qui m'incita à retourner chez George Daisley pour une nouvelle séance. J'eus l'occasion de diriger un dialogue dans un centres d'études de Californie. Le sujet de la vie après la mort y fut débattu. Un scientifique présent, qui connaissait les phénomènes psi, donna un bref résumé de la question.

Un autre assistant prit le contrepied et dit que tout cela était absurde. À ce moment, une dame, Mrs Wendy Fellows, qui n'avait encore rien dit ce soir-là, prit la parole :

-Je n'ai pas osé vous interrompre, évêque Pike, me dit-elle, mais puisque nous y sommes, je tenais à vous dire que, pendant que vous parliez, il y avait derrière vous un homme à peu près de votre taille, en vêtements sacerdotaux, qui a répété plusieurs fois : "All right". Il y avait une tache rouge sur sa poitrine. Je n'ai pu en distinguer davantage.

-C'est curieux, répondis-je. Était-il vêtu comme un homme d'église ?

-Oui, on aurait dit qu'il allait célébrer la messe de l'Eucharistie ou qu'il venait de la terminer.

-Et vous êtes certaine qu'il disait "All right" ? demandai-je.

-C'est ce que j'ai entendu, assura Mrs Fellows.

Nous en restâmes là, faute d'explication.

Mais le lendemain matin, en m'éveillant, il me vint à l'esprit que les mots entendus par Mrs Fellows auraient pu être "Hugh Wright", au lieu de "all right", la prononciation étant assez proche.

Le père Hugh Wright était un prêtre du diocèse de Californie. Je lui étais très attaché et j'avais toute raison de croire que ce sentiment était réciproque. Peu de temps avant cette réunion, j'avais appris sa mort tragique. Durant une partie de pêche sur un lac, son bateau avait chaviré. Wright et son compagnon purent rejoindre le rivage à la nage mais abordèrent dans un bois isolé. Hugh s'était écroulé pendant qu'il marchait pour trouver du secours. Il succomba à une hémorragie pulmonaire.

Cette expérience vraiment remarquable de Mrs Fellows, que ni Hugh Wright ni moi ne connaissions, peut être assimilée à de la clairvoyance et à de la "clairaudience", étant donné qu'aucune des autres personnes présentes à la réunion n'avait rien vu ni rien entendu. Je pensai alors, puisque j'avais déjà été l'objet d'un phénomène semblable apparemment relié à Jim, que cette fois c'était Hugh Wright qui tentait d'entrer en communication avec moi. D'où mon troisième rendez-vous avec George Daisley.

De ce point de vue, la séance fut un échec. Seul Jim se manifesta. Je demandai à mon fils s'il avait été en contact avec Hugh et sa réponse fut négative :

-"Non, je ne l'ai pas vu. Je ne réside plus au même endroit et je n'ai que très peu de contact avec les nouveaux arrivants. Je regrette, mais je peux me renseigner."

Je pris conscience que, tout en acceptant l'hypothèse de la survie et la possibilité de communiquer, il serait naïf de croire que toute personne dans l'au-delà pût avoir connaissance de la mort de tout le monde.

J'essayai, sans plus de succès, d'évoquer un autre cas. Je dis à "Jim" :

-Un bon ami à toi vient de mourir à Mexico. Il se droguait. Lui as-tu parlé ?

J'obtins une réponse qui me parut être un échappatoire :

-"Nous devons parler de choses tangibles comme la drogue. Ma génération veut tout expérimenter. Il y a une modification du processus mental dans les cellules du cerveau, mais la drogue, c'est autre chose. Tout est déformé, cela peut être soit le nirvâna soit l'enfer."

Ce commentaire me parut exact, pour autant que je connaissais la drogue et ses effets. Je savais que les jeunes s'adonnaient à la drogue pour accéder au nirvâna ou l'illumination suprême, mais qu'ils vivaient des scènes infernales. Toutefois, Jim et cet ami étaient morts apparemment sous l'empire de la drogue, et l'on pouvait supposer qu'ils avaient succombé dans les affres de la première partie du "voyage". Pourtant, je n'obtins de Jim aucune réponse directe à ma question concernant son ami.

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