Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Newsletter
Pages
13 février 2021

Dialogue avec l'au-delà (13)

Au cours des séances, des phrases édifiantes revenaient souvent qui relevaient du jargon professionnel des ministres du culte et des directeurs de conscience de tradition chrétienne. Ces pieuses paroles - qui ne correspondaient pas du tout à qu'aurait pu dire Jim - ne risquent en aucun cas de conforter l'hypothèse d'une communication parapsychique.

Pourtant, je fus frappé par la précision d'un fait évoqué, concernant d'une part une personne à qui je ne pensais pas du tout, et d'autre part une autre que je ne connaissais pas  - ou du moins que j'avais complètement oubliée. Cela vint sans crier gare de la bouche du médium :

-Il y a eu 4 James dans votre famille en 4 générations, dit Daisley.

-Non, comptai-je, trois seulement, Jim, mon père et moi. Quant au nom de mon grand-père, je ne me le rappelle pas exactement, mais ce n'était pas Jim.

-Mais je perçois un autre homme d'église. James comme vous, bien avant votre père, insista le médium.

Je me contentai de dire que je ne savais pas. (Mon père est mort lorsque j'avais deux ans.)

Quand je retournai à mon bureau, au Centre, je téléphonai à ma mère et lui demandai s'il y avait bien dans la famille un homme d'église ou plutôt un prêtre, car la famille était catholique, depuis qu'elle s'était installée dans le Maryland après avoir quitté la région de Canterbury (dans le Kent en Angleterre) au milieu du XVIIIe siècle. (Auparavant, mes ancêtres étaient anglicans).

-Certainement, répondit-elle, le père James Pike, ton grand-oncle. On a donné à ton père le même prénom. Il l'aimait beaucoup.

Ce qui m'était communiqué - apparemment venant de Jim - concernait directement ma situation. Par exemple, on me transmettait, de la part de "Jim", le commentaire suivant :

"J'ai rencontré Paul, un de vos amis qui s'est battu pour la liberté de l'Église et qui vous assiste en ce moment. Et il dit que vous devez prendre le temps de vous affermir. Ne les laissez pas vous accabler. Prenez tout votre temps." Puis, plus tard au cours de la séance : "C'est votre fils qui vous parle, suivez mon conseil. Ne persévérez pas dans cette histoire d'hérésie. Les évêques ont été avertis et très bientôt les autorités supérieures prendront les choses en main. Évêque ou non, vous avez une tâche à accomplir."

Naturellement, je ne considérais pas ces avis comme des oracles, mais je les considérais avec soin. Jim paraissait devoir ajouter autre chose :

"En septembre, ne forcez pas les choses. Laissez faire. Paul dit la même chose. Je ne parle pas de St Paul. La hiérarchie utilise des intermédiaires."

Cela me rappela la visite d'un ami qui était venu négocier de la part de l'évêque président, afin d'éviter un procès en hérésie. Ce fut cet entretien qui aboutit à la formation du comité sur la liberté théologique. Quant au conseil de "laisser faire", il s'agissait du Congrès prévu en septembre et cela ne faisait que refléter ma propre opinion. Procès ou non, j'étais prêt à l'affronter. Le reste était l'affaire de l'Église et non la mienne.

En tout cas, les conseils de Jim arrivaient à point : c'était le lendemain matin que je devais m'expliquer devant le Comité théologique.

"Je sais que vous ne vous aventurerez pas en terrain dogmatique. Ce sont les actes qui comptent et non les mots. Je serai avec vous demain et je vous aiderai à leur tenir tête."

Il était évidemment possible que tout ou presque provînt du médium lui-même, par perception extrasensorielle. Le ton réconfortant sur lequel les conseils étaient prodigués correspondait bien à la mentalité de M. Daisley.

Toutefois, l'impression que Jim suivait de près le déroulement de mes affaires et qu'il se faisait autant de soucis que moi ne me quittait pas pendant les séances.

Il y eut deux autres moments qui présentèrent pour moi un grand intérêt, lors de la séance de ce jour-là. Tout d'abord, j'avais négocié, dernièrement, avec les éditions Doubleday, à propos de deux anciens contrats concernant deux livres, dont les sujets ne m'intéressaient plus car ma pensée avait évolué. En échange de leur annulation, je proposai à Maren Bergrud d'écrire sur mes données un ouvrage relatant mes expériences métapsychiques et qui serait publié par Doubleday. Je voulais en fait me consacrer entièrement à mes recherches sur les origines du christianisme. Aussi je transigeai et promis d'aider Maren dans son travail. Doubleday eut la gentillesse d'accepter.

Au cours de cette séance avec George Daisley, les mots suivants furent prononcés :

"J'ai créé tout ce désordre à Cambridge, je vous ai amenés ici. C'est une excellente idée de divulguer toute l'histoire. Il y a longtemps que cela aurait dû être fait. Cela vous rendra la liberté. Savez-vous le mal que je me suis donné ? Santa Barbara devait être un stimulant aussi. Écoutez, papa, ne vous tracassez pas, réalisez votre potentiel. Ne vous laissez pas abattre par les préjugés ou les persécutions. Si l'Église ne vous suit pas, le public le fera, lui; et de toute façon, c'est la vérité que nous recherchons, et non la célébrité. Vous devez être réceptif, spirituellement parlant."

George Daisley ignorait tout de mon livre en préparation, mais il pouvait avoir capté ce renseignement par télépathie. Cependant, la remarque finale "de toute façon, c'est la vérité que nous recherchons, et non la popularité" correspondait entièrement à notre façon de penser lorsque nous étions à Cambridge. Cette déclaration aurait pu venir de moi, mais si l'hypothèse de la survie est fondée, c'était certainement l'opinion de Jim qui se révélait.

En second lieu, je demandai :

-As-tu entendu parler de Jésus ?

Sa réponse fut :

"Je n'en ai pas entendu parler ici personnellement. Nous avons le choix entre deux solutions : attendre, ou améliorer nos connaissances spirituelles. Certains d'entre nous préfèrent attendre le jugement dernier. D'autres gens éclairés semblent se tourner vers l'étude des doctrines orientales."

Suivit une longue dissertation sur la personne de Jésus et la "sphère du Christ", qui évoquait la possibilité de réincarnation.

Il est difficile de savoir si, par effet de P.E.S. (Perception Extra-Sensorielle), le médium n'avait pas, ici encore, capté mes propres pensées alors que je réfléchissais à l'idée de réincarnation. J'étais plutôt sceptique, concernant les préceptes et dogmes philosophiques ou théologiques qui sont abordés au cours des séances. C'était trop général et cela paraissait "trop vrai".

after death

Alors, deux semaines seulement après mon retour aux U.S.A., je fus frappé par une nouvelle tragédie : Maren Bergrud, directrice de New Focus Foundation, se suicida en absorbant une forte dose de somnifères. Ce fut pour moi un choc terrible. Nous avions partagé de nombreuses expériences au cours desquelles Jim avait paru se manifester. Ces derniers temps, elle avait entrepris des études approfondies sur les sujets parapsychologiques, en vue d'écrire le livre promis à Doubleday. Maren connaissait les circonstances de la mort de Jim et semblait accepter le fait qu'il n'y avait pas d'issue, mais elle savait aussi que Jim, dans l'au-delà, semblait avoir eu des difficultés à s'adapter, à cause de sa mort prématurée. Aussi, d'un certain côté, il était surprenant que Maren ait choisi cette même voie.

D'autre part, je le savais, Mrs Bergrud avait subi deux opérations pour ses tumeurs cancéreuses et avait tendance à attribuer à une nouvelle rechute toute douleur interne. J'appris plus tard, par sa famille et des secrétaires avec qui elle travaillait journellement - et cela confirmait mes propres observations - que sans aucun doute la santé et l'équilibre psychique de Maren Bergrud avaient fortement décliné, et que depuis un certain temps, elle faisait une consommation accrue de toute espèce de médicaments. Quoi qu'il en fût, sa disparition affecta cruellement tous ceux qui la connaissaient.

Ce suicide de quelqu'un à qui j'étais très lié me causa une douleur indicible. Je revécus alors toutes les heures tragiques de la mort de Jim.

Telle que je connaissais Maren, j'étais persuadé qu'elle ferait de son mieux pour se manifester, si elle le pouvait. Ainsi, 15 jours après la mort de ma fidèle amie - le temps que je jugeais nécessaire pour qu'elle se remît de sa mort violente - je revins trouver George Daisley dans l'espoir de communiquer avec elle, de l'aider et de comprendre quel était son état d'esprit au moment de son suicide.

Cette fois, la séance fut déconcertante. Maren ne fut pas capable de se manifester le moindrement. Jim semblait être là, m'assurant que Maren était avec lui.

"Elle est désorientée et engourdie", dit Jim par l'intermédiaire de Daisley.

Je demandai à mon fils s'il avait appris quelque chose sur les circonstances de la mort de Maren Bergrud. La réponse fut la suivante :

"Nous sommes tous avec elle, prêts à l'aider à se retrouver. Elle a beaucoup souffert et est encore dans un état de grande confusion."

C'était décevant, mais cela corroborait la théorie que les défunts ayant connu une mort violente ou qui se sont suicidés éprouvent davantage de difficultés à s'adapter dans l'au-delà.

Vers la  mi-août, je retournai chez George Daisley. Je me faisais un devoir de tenter une nouvelle fois de communiquer avec Maren, un peu comme on se croit tenu d'aller voir un ami malade à l'hôpital. Au cours de cette séance, Mrs Bergrud ne se manifesta pas, mais M. Daisley dit que Jim avait pu s'entretenir avec elle.  

"Elle est encore confuse et elle souffre, transmit le médium, mais elle peut nous parler, maintenant."   

-A-t-elle dit pourquoi elle avait mis fin à ces jours ? demandai-je.

"Elle nous a confié qu'elle se sentait bien et qu'elle espérait, en se suicidant dans un tel état d'esprit, conserver éternellement cette sensation. Elle savait que sur terre, cette sensation ne durerait pas."

Cette révélation confirmait ce que tous ceux qui avaient approché Maren avaient observé le jour de sa mort. Depuis des mois, elle ne s'était aussi bien portée. Elle paraissait pleine de vie et son moral était au plus haut. Elle avait travaillé toute la matinée, bien plus qu'elle ne l'avait fait depuis longtemps. Elle avait piloté à travers Santa Barbara un visiteur venu de Belgique, et elle nous avait rejoints, lui et moi, tard dans la soirée, pour dîner. Lorqu'elle nous quitta ce soir-là, elle était enjouée. J'étais d'avis, moi aussi, que ce jour-là, Maren avait compté sur son excellente humeur, dont elle ne voulait pas se départir.

Rien ne prouvait, cependant, que cette révélation obtenue en séance vînt réellement de Jim ou de Maren eux-mêmes. Il était plausible que M. Daisley ait pu lire dans mes pensées, et qu'il me renvoyât mes réflexions comme si elles venaient de Jim lui-même.

Ironie du sort, après la mort de Jim, je ne croyais pas qu'il poursuivait son existence. J'ignorais tout des phénomènes métapsychiques et jamais je n'aurais cru qu'un jour, je me livrerais à de telles expériences, n'était-ce une série d'évènements qui m'avaient, pour ainsi dire, forcé de recourir à un médium. Et aujourd'hui que je croyais vraiment qu'une telle communication était possible - Maren y croyait aussi - il n'y avait, semble-t-il, aucune manifestation.

Ainsi, une fois de plus, j'étais assailli par le doute, je me retrouvais avec l'idée que l'hypothèse de la communication avec les défunts était en définitive peu probable. Et cela en dépit du fait que Jim s'était, selon toute vraisemblance, manifesté au cours des séances successives et que ses commentaires et suggestions correspondaient aux évènements en cours et cadraient parfaitement avec sa personnalité.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité