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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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5 avril 2021

Dialogue avec l'au-delà (15)

Précédemment, Spraggett avait demandé à Arthur Ford s'il était sceptique, en ce qui concernait les divers aspects de la communication métapsychique. M. Ford avait répondu que le scepticisme était le chemin le plus direct vers la vérité. Tout en lui faisant part de ma conviction qu'il était possible de communiquer avec les défunts, je soulignais que ma méthode "faits + foi" constituait une tentative pour surmonter l'incrédulité, tout en parvenant à la vérité théologique. Ne pouvant s'appuyer sur aucun fait, la foi elle-même est certainement aveugle, et donc de peu de valeur. Si, au contraire, nous disposons de faits authentiques et concordants, alors le rôle du théologien consiste à envisager une hypothèse rationnelle pour rendre compte de ces faits, sans s'encombrer de croyances superflues. Bref, il fallait faire un acte de foi qui permettrait à chacun de vivre selon ses croyances.

M. Spraggett me demanda si j'aurais tenu de tels propos 10 ans plus tôt. Je confessai que, à cette époque, j'aurais affirmé que l'existence de la vie dans l'au-delà était un des dogmes de base du christianisme. J'y adhérais alors par principe, sans discuter le Credo de l'Église. Cependant, la possibilité d'entrer en contact avec les défunts aurait été, de ma part, abordée différemment. Mais bien que j'eusse l'esprit ouvert à la communication - j'avais même accepté d'entrer à la Congrégation des Églises pour la recherche psychique et spirituelle - je n'aurais toutefois pas affirmé la réalité du fait : je n'en avais pas de preuve personnellement. D'ailleurs, l'Église elle-même n'enseigne pas la communication, sauf en ce qui concerne Jésus et ses disciples, et quelques autres exemples puisés dans l'Ancien et le Nouveau Testament.

Allen me demanda ensuite si j'avais quelque expérience personnelle de la communication par l'entremise d'un médium. Je me souviens avoir hésité à répondre car je n'étais pas prêt à divulguer publiquement mes expériences. Je me rends compte aujourd'hui que c'était là une étrange attitude, étant donné que j'avais accepté de participer à cette émission. Après tout, si Ford entrait en transe, le public - au Canada tout au moins - apprendrait que j'avais assisté à ce qui serait considéré comme une "séance". Mais je n'avais pas réfléchi à ce problème. Aussi je répondis :

-Oui, j'ai eu quelques expériences personnelles mais j'ai traité la question d'un point de vue plus large. Je pense que certains de nos télespectateurs aujourd'hui doivent réfléchir à leurs expériences de perception extrasensorielle, de précognition et, qui sait, la sensation de présence d'un proche défunt. Mais s'ils sont carrément sceptiques - et nous sommes à l'ère de la science - ils les rejettent comme non probantes parce que ce sont, croient-ils, juste des cas isolés. Je souhaite qu'ils ne tirent pas de conclusions trop hâtives. S'ils font des rencherches en la matière, ils découvriront qu'il y a des douzaines de cas semblables. Lorsqu'ils prendront connaissance de toutes les données, diverses et variées, et la multitude de témoignages objectivement vérifiés, ils comprendront que leurs expériences doivent être prises en considération, et qu'elles se recoupent avec d'autres.

Mais M. Spraggett n'était pas satisfait. Il revint à la charge :

-Mais, vous-même, avez-vous reçu personnellement un message venant d'un médium, que vous considériez comme vérifié ?

En tant qu'homme d'Église qui en est arrivé à croire qu'il faut dire la vérité, et relater les choses telles quelles - et également apprendre à encourir les "respectables remontrances de l'Église" en récompense - je me sentis acculé.

-Oui, cela m'est arrivé, avouai-je. Je dirai que je considère ces expériences comme valables à la lumière de tout un contexte. Mais tant mieux si l'on peut expliquer les choses d'une autre manière. Nous ne voulons pas être trop crédules.

Nous commençâmes alors tous les trois à discuter des récits bibliques qui paraissaient relever du domaine psychique : exemples de clairvoyance, messages déllivrés par des anges - qui jouaient sans doute le rôle de guides -, apparitions après la Résurrection, etc.

M. Spraggett voulait savoir quelle sorte de preuve je réclamais pour être convaincu qu'une communication présentée comme telle provenait véritablement d'un défunt, et ne constituait pas une simple devinette ou une fraude de la part du médium.

Je répondis que la fraude ne devait pas suffire à rejeter le don de médiumnité. Je fis remarquer que la méthode scientifique consiste à évaluer les données dont on dispose et à en tirer des conclusions. Décréter qu'un phénomène est impossible, alors qu'il n'a pas encore fait l'objet d'une étude, est anti-scientifique par excellence.

J'ajoutai ensuite que j'envisageais très bien la possibilité que certaines choses révélées dans une séance puissent relever de la perception extrasensorielle. Cependant, remarquai-je, il est intéressant de constater que de nombreuses personnes qui, il y a 5 ans, refusaient d'y croire, expliquaient aujourd'hui que les contacts avec les défunts étaient "tout simplement de la perception extrasensorielle", comme si c'était une chose banale.

-C'est déjà un progrès, commentai-je.

"D'ailleurs, poursuivis-je, pour moi, la perception extrasensorielle est un profond et merveilleux mystère, et c'est la preuve de la synchronie de l'univers, autrement dit de l'Unité du Monde, c'est-à-dire de Dieu. Ainsi, je suis tout ému quand il s'agit de P.E.S. J'ai vécu un certain nombre d'expériences que l'on pourrait expliquer de cette façon. Mais d'un autre côté, lorsque les révélations du médium sont ignorées de vous et des personnes présentes, et surtout si vous avez la preuve que la chose révélée n'est connue que du défunt, alors nous atteignons un niveau qui dépasse la P.E.S., et c'est plutôt impressionnant.

Échelle de Jacob

(À l'époque, je n'étais pas encore suffisamment informé : je croyais que la P.E.S. fonctionnait seulement à un certain niveau, que l'hypothèse de la survivance s'imposait comme la seule explication. Je sais aujourd'hui que ce point de vue est trop simpliste.)

Puis je continuai :

-À mon avis, toutes les tentatives d'explication qui excluent la communication avec une personne dans l'au-delà me semblent si complexes qu'elles violent le principe d'économie des hypothèses. En d'autres termes, je dirais que l'explication la plus simple est qu'un être humain continue d'exister après la mort.

La conversation roulait sur ce sujet lorsqu'il fut temps pour Ford de tenter d'exercer ses facultés médiumniques. Parmi le personnel du studio, une observatrice sceptique qui ne croyait pas à la communication post-mortem, se joignit à nous. Malgré mes doutes sur le succès de l'opération dans de telles conditions, j'étais très intéressé de constater par moi-même les facultés d'Arthur Ford.

Allen Spragget avait demandé à celui-ci de décrire au fur et à mesure comment il procédait. Aussi, lorsque Ford tira de sa poche un mouchoir noir et commença à le nouer autour de sa tête, il expliqua :

-Je vais entrer en transe ou m'endormir. Un peu comme de l'autohypnose. En tout cas, je vais perdre conscience. Si je mets ce mouchoir sur mes yeux, c'est pour m'endormir plus facilement à l'abri de la lumière. Je n'aime pas les pièces sombres. Tout ce qui passe dans l'obscurité doit pouvoir aussi se faire en pleine lumière. Je vais m'endormir. Et si Fletcher se manifeste, j'espère qu'il se passera quelque chose.

M. Ford s'installa confortablement dans son fauteuil et se mit à respirer très profondément. Sa tête tomba sur sa poitrine; sa respiration était toujours aussi profonde.

Après un certain laps de temps durant lequel il était aussi immobile que s'il était mort, il releva la tête, se redressa, et nous entendîmes : "Bonjour !"

-Est-ce Fletcher ? demanda Allen.  

La réponse vint :

"Oui, mon nom est Fletcher. C'est la seconde fois que je vous parle."

-Oui, c'est exact, répondit Allen.  

"Il y a ici deux personnes auxquelles je n'ai jamais parlé. (Cela paraissait s'adresser à moi et à la jeune femme observatrice de la T.V.) Les seuls êtres ici dont je peux parler sont ceux qui viennent parce que vous êtes là. Mais ils ne se promènent pas dans la pièce comme vous le faites. Je vois une grande lueur, une grande masse lumineuse. Soudain, elle prend forme : ce sont des gens ! Je les distingue maintenant. Il y en a beaucoup. Parfois, s'ils sont capables de se constituer un corps très distinct, et s'ils approchent assez près, je peux presque lire sur leurs lèvres. D'autres fois, je dois attendre qu'ils me transmettent leurs pensées. Je dois alors traduire en mots, et c'est difficile, mais j'ai mis au point un système par lequel je peux traduire les images en sons. La première personne qui arrive est... Non, il y a deux personnes maintenant, deux hommes, l'un jeune et l'autre plus âgé. Je vois d'autres gens dans le lointain. Mais le jeune homme paraît radieux et très clair, bien que j'aie l'impression que c'est son compagnon plus âgé qui l'a aidé à trouver cet équilibre. La mort ne change rien à une personne sinon qu'elle la libère. Son caractère demeure tel quel, de même que son esprit. Seules les limitations sont supprimées."

"Voilà, me dis-je, une observation intéressante." J'avais toujours pensé qu'il en était ainsi mais les croyances chrétiennes à ce sujet sont bien différentes. La voix de Fletcher reprit :

"Et ce garçon dit qu'avant de passer de l'autre côté, il était en pleine confusion mentale. Il était craintif et se sentait frustré. Il doit avoir une ascendance slave, russe, polonaise ou approchant. Je ne sais pas au juste. En tout cas, il est heureux de parler à son père. Et il a appris qu'un individu mort subitement - surtout en cas de mort violente - conserve un peu de vie terrestre dans son corps spirituel. C'est une période de crise pendant laquelle il ne dispose pas encore de toutes les capacités qui lui seront données plus tard. Il dit qu'il a pu donner... enfin ce dont vous parliez à l'instant. Il écoutait votre conversation. Et il dit que c'est une sorte de télépathie... non, télékinésie ! C'est le mot."

Nous venions de discuter de télékinésie et de manifestations télékinésiques. Apparemment, cela sous-entendait que Jim était responsable des phénomènes que j'avais observés dans l'appartement de Cambridge. (Cette révélation pouvait avoir été captée dans mes pensées par télépathie ou dans celles d'Allen qui était au courant de mes expériences, car au cours de l'émission, j'avais pensé à Cambridge.)

Ibid.

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