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Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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16 septembre 2021

Dialogue avec l'au-delà (19)

Durant l’année 1967, je dus me consacrer entièrement aux problèmes posés par les accusations d’hérésie dont je faisais l’objet. […] Mon affaire était terminée. C’était une grande victoire pour la liberté de pensée.

Après le déjeuner par lequel nous fêtâmes mon acquittement, je me mis à réfléchir à cette affaire. Quel repos par rapport à l’année écoulée, où j’avais parlé en public plus de 300 fois, touchant une audience de 1 500 000 personnes, sans compter les émissions de radio et de T.V. !

C’est alors qu’on vint m’avertir que quelqu’un me demandait au téléphone, de New York.

-Évêque Pike ? dit une voix au bout du fil. Ici John Leo, du New York Times. Je viens de recevoir le compte rendu de votre émission de T.V. de Toronto. Vous auriez dit que vous étiez en communication avec votre fils décédé ? Puis-je vous demander si vous confirmez avoir fait cette déclaration ?

Les mots m’atteignirent avec une telle force que je restai sans voix. Je me sentis couler à pic et je pensai : « Oh, nous y voilà encore ! »

-Oui, avouai-je à regret, nous avons enregistré une émission pour le C.T.V. canadien au cours duquel Arthur Ford, après la discussion, essaya d’entrer en transe, et il y parvint effectivement. Nous obtînmes des révélations remarquables.

Je tâchai d'expliquer, aussi succintement que possible, ce qui s'était passé pendant la séance et la manière dont j'avais interprété les phénomènes. J'étais plutôt inquiet de voir l'affaire dévoilée dans la presse. On pouvait s'attendre à l'inévitable déformation de gros titres à la recherche de sensationnel.

-Croyez-vous que vous étiez en communication avec votre fils ? insista Leo, en me mettant au pied du mur.

-Puisque vous dites « croire » et non « savoir », répliquai-je, je crois que c’est l’explication la plus plausible des manifestations qui se sont produites.

Je dois avoir répété cette phrase une centaine de fois dans les jours qui suivirent. Pourtant ce que je croyais être une prudente déclaration ne donna pas de bonnes manchettes. Les versions journalistiques rendaient un son de cloche tout différent.

Pike prétend parler avec son fils mort.

Les journalistes commencèrent à me harceler au téléphone et affluèrent à Santa Barbara.

Je continuais de croire que je parviendrais à rétablir la vérité et à dissiper les malentendus, mais mes efforts ne purent corriger l’image que donnait de moi la presse déchaînée : celle d’un père crédule, hagard et rongé par la culpabilité, qui tâchait désespérément de se justifier et de s’absoudre en prétendant communiquer avec l’esprit de son fils.

Au cours d’une séance médiumnique Pike capte un message de son fils !

L’évêque Pike parle avec son fils mort !

À une séance spirite Pike entend la voix de son fils !

Les séances spirites de Pike : des voix, des histoires de chats concernant son fils !

Bien que je comprisse fort bien que le rédacteur de ces manchettes eût par nécessité condensé son titre pour capter l’attention des lecteurs, j’étais assez épouvanté par les conséquences.

Le courrier commença d’affluer et tous les organes de presse, journaux et magazines s’en donnèrent à cœur joie. Plus je lisais de lettres et d’articles, plus je découvrais la fascination et l’hostilité du public pour le domaine psi. Bien que les réactions sincères et positives l’emportassent en nombre sur les commentaires hostiles, dans la proportion de 8 lettres contre 1, le dogmatisme des chrétiens libéraux m’indignait particulièrement : ils rejetaient à priori l’idée que les phénomènes psychiques puissent exister, sans même prendre la peine d’étudier la question et de lire les nombreux rapports scientifiques qui avaient été écrits sur la question. À l’opposé, j’étais confondu par l’immense crédulité de nombreux correspondants prêts à croire n’importe quoi et n’importe qui sur le sujet, sans le moindre esprit critique.

La Pythonisse d'Endor

Les violentes attaques dont je fus l’objet de la part des gens bien pensants révélaient la crainte qu’ils éprouvaient en face de phénomènes mal connus. De nombreux correspondants me citaient des passages de la Bible et croyaient m’aider en m’adjurant de « me sauver des griffes du démon ».

Les deux Testaments contiennent d’ailleurs de nombreuses références aux médiums et aux devins. Ainsi le roi Saül voit apparaître le prophète Samuel par l’intermédiaire d’un médium, après avoir consulté deux fois la pythonisse d’Endor. En d’autres passages de l’Ancien Testament (Lévitique), la condamnation des médiums reflète le conflit qui régnait entre le dogme juif et les trois religions de l’époque du début d’Israël : les rites égyptien, chaldéen et babylonien faisaient la part belle aux devins, diseurs de bonne aventure, sorciers, augures et jeteurs de sorts.

Les prêtres et prophètes juifs, soucieux d’assurer leur propre prestige, condamnaient cette concurrence déloyale.

De nos jours, la lutte des dieux a cessé. Un grand nombre de chrétiens croit aujourd’hui que les bouddhistes et les musulmans adorent peut-être le même Dieu qu’eux, et que chacun recherche la vérité comme il le peut.

Mais ce qu’interdisaient les prêtres d’Israël, c’était de demander l’avenir aux défunts au cours des séances de médiumnité. Sur ce point, je partage entièrement leur opinion. Je n’ai jamais cru qu’on dût accorder plus de crédit aux paroles d’un mort – en supposant que ce soit lui qui parle – qu’à celles d’un vivant.

Il ne m’a jamais paru utile de donner une terminaison en « isme » à mes expériences ; j’écarte à priori les mots « spiritisme », « spiritualisme », etc. Je n’adore que Dieu seul et si je pensais communiquer avec les défunts, ce serait avec la certitude qu’ils restent, tout comme nous, des êtres limités et faillibles.

Au cours des différentes séances auxquelles j’ai assisté, j’observai une évolution dans la mentalité de Jim – si c’est lui – telle qu’elle ressort de ses messages successifs. Au cours des deux premières communications chez Mrs Twigg, Jim semblait être perturbé, anxieux et regretter son acte. Son suicide lui apparaissait comme un accident.

L’année suivante, mon fils me donne l’impression d’être plus calme. Il cherche surtout à me convaincre qu’il est vivant, qu’il s’intéresse à moi et veut m’aider. Il est fataliste sur sa mort, « cela devait arriver ».

Plus tard, au bout de deux ans, Jim paraît enfin avoir trouvé sa place dans l’au-delà. (« J’ai été chargé d’aider ceux qui se sont suicidés. ») Il paraît moins avide de communiquer. Il se détache. Il peut donner alors des détails sur sa mort. Pour la première fois, il déclare qu’il est heureux et qu’il a trouvé sa voie « de l’autre côté ».

Ibid.

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