Les révélations du chaman zoulou Credo Mutwa (2)

Tous les écoliers sud-africains connaîssent l'histoire de cette princesse appelée Khombecansini, qui devait se marier avec un beau prince appelé Kakaka, un nom qui veut dire "celui est éclairé". Un jour où Khombecansini était en train de ramasser du bois de chauffage dans la brousse, elle rencontra une créature que l'on nomme un Imbulu. Cet Imbulu était un lézard, sauf que son tronc et ses membres étaient ceux d'un humain, et il avait une longue queue. Ce lézard s'adressa à la princesse : "Oh ! comme vous êtes belle, ma fille ! Si seulement je pouvais vous ressembler ! Puis-je vous approcher ?" demanda la femme-lézard, qui était très grande. Elle s'approcha de la fille, elle lui cracha dans les yeux, et changea d'apparence. C'est-à-dire que le lézard prit soudain forme humaine, ressemblant ainsi trait pour trait à la fille, à l'exception de sa longue queue pointue. Ensuite, dans un subit accès de violence, la femme-lézard immobilisa la princesse et lui ôta tous ses bracelets et ses collliers, ainsi que sa jupe de mariée, et les enfila. C'est ainsi que le lézard devint la princesse.

À présent, il y avait deux femmes semblables dans la brousse, la femme-lézard ayant changé d'apparence, et la vraie femme. Et le femme-lézard dit à la vraie femme : "Désormais, tu es mon esclave. Et tu vas m'accompagner au mariage. Je serai toi et tu seras mon esclave, suis-moi !" Elle prit un bâton et se mit à tabasser la pauvre princesse. Et ensuite elle s'en alla, accompagnée par d'autres filles qui étaient les demoiselles d'honneur, selon la coutume zouloue, et elle parvint au village du prince Kakada. Mais, avant d'atteindre le village, elle devait s'occuper de sa queue, et donc la dissimuler. Elle obligea la princesse à tisser un filet avec des fibres dont elle vêtit sa queue, et elle l'attacha le plus serré possible. Elle ressemblait maintenant à une femme zouloue avec de très grosses fesses attrayantes, vues du dehors.

Quand, une fois arrivée, elle s'unit au prince, il arriva une chose étrange. Tout le lait se mit à disparaître parce que chaque nuit, la princesse-lézard, donc la fausse princesse, avait l'habitude de dégager sa queue, qu'elle utilisait pour aspirer le lait aigre à travers un trou au bout de sa queue. Et la belle-mère dit : "Que se passe-t-il ? Pourquoi n'y a-t-il plus de lait ?" Elle dit alors : "À présent, je vois, il y a un Imbulu parmi nous".

La belle-mère, qui était une vieille dame intelligente, dit : "Il faut creuser un trou devant le village et on le remplira de lait". Aussitôt dit, aussitôt fait. Ensuite, on dit à toutes les filles qui étaient venues avec la fausse princesse de sauter par-dessus ce trou. L'une après l'autre, elles sautèrent. Celle qui avait changé d'apparence fut obligée, à la pointe de la lance, de sauter aussi. Au moment où elle sauta, sa longue queue jaillit du filet sous sa jupe et se mit à boire bruyamment le lait à travers son orifice, et les guerriers la tuèrent. Et c'est ainsi que la véritable princesse Khombecansini devint l'épouse du roi - Kakaka.

Cette histoire se décline en plusieurs versions. Partout en Afrique du Sud, dans de nombreuses tribus, vous entendrez des histoires de ces surprenantes créatures capables de passer du reptile à l'humain, ou à n'importe quel animal de leur choix. Et ces créatures existent bel et bien. Peu importe où vous allez, dans toute l'Afrique, la description est la même. Même dans les tribus qui, durant toute leur longue histoire, n'ont jamais été en contact l'une avec l'autre.

Donc, de telles créatures existent. D'où viennent-elles ? Je n'en ai aucune idée. Mais elles sont associées à certaines étoiles dans le ciel, et une de ces étoiles est un amas important d'étoiles, qui fait partie de la Voie lactée, et que notre peuple appelle Ingiyab, ce qui signifie "le Grand Serpent". Et il y a une étoile rouge, une étoile rougeâtre, près du bord de cet énorme cercle d'étoiles que notre peuple appelle Isone Nkanyamba.

Or, cette étoile appelée Isone Nkanyamba, je connais son nom anglais : Alpha Centauri (NdT : Alpha du Centaure). Il y a un détail qui vaut que l'on s'y attarde. Pourquoi les quelque 500 tribus africaines que j'ai côtoyées, pendant plus de 40 ans, décrivent-elles les mêmes créatures ?

On prétend que nous, les humains, servons de nourriture à ces créatures. Elles auraient, à un moment donné, défié Dieu lui-même à la guerre, parce qu'elles voulaient la maîtrise complète de l'univers. Et Dieu leur livra une terrible bataille, Il les vainquit, les blessa, et les obligea à se cacher dans des villes sous la terre.

Elles se cachent sous terre dans des grottes profondes, parce qu'elles ont toujours froid. Dans ces grottes, dit-on, il y a d'énormes feux entretenus en permancence par des esclaves humains, comparables à des zombies. Et l'on dit aussi que ces Zuswati, ces Imbulu, peu importe le nom qu'on leur donne, ne peuvent pas manger de nourriture solide. Soit ils consomment du sang humain, soit ils absorbent ce pouvoir : l'énergie générée par les humains, à la surface de la Terre, lorsque ceux-ci se combattent et s'entretuent en grand nombre.

J'ai rencontré des gens qui avaient fui le premier Masaki au Rwanda, depuis bien des années, et ces gens étaient horrifiés par ce qui était en train de se passer dans leurs pays. (NdT : Masaki n'a pas une consonnance rwandaise; erreur de transcription de l'enregistrement sonore probable; seul rapport trouvé entre Masaki et le Rwanda : un journaliste japonais du même nom.) Ils disaient que le massacre des Hutus par les Tutsis, et des Tutsis par les Hutus, est en réalité en train de nourrir les monstres que sont les Imanujela. Parce que les Imanujela aiment inhaler l'énergie, générée par une multitude de gens lorsqu'ils sont terrifiés ou tués par d'autres.

Permettez que je fasse une remarque intéressante. Si l'on étudie les langues de toutes les nations africaines, on y trouve des mots similaires aux mots orientaux, à ceux du Moyen-Orient, et même amérindiens. Et le mot Imanujela signifie "le Seigneur qui est venu". Ce mot couramment employé au Rwanda, aussi bien chez les Hutus que chez les Tutsis, ressemble au mot hébreu Emmanuel, lequel signifie "le Seigneur est avec nous". Imanujela, "ceux qui sont venus,les Seigneurs qui sont ici".