Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Les voies de l'étrange et du mystérieux
Newsletter
Pages
28 février 2021

Dialogue avec l'au-delà (14)

En vue de la parution de mon livre If this be Heresy, mon éditeur avait, comme d'habitude, organisé un certain nombre d'émissions télévisées et radiophoniques, durant lesquelles je serais interviewé sur le contenu de l'ouvrage. À la même époque, M. Spraggett, rédacteur en chef du Toronto Star, avait conçu un projet d'émission télévisée intitulé Les Cinq W (Who, What, Why, When, Where ?). Il était au courant de mes expériences de Cambridge et mes séances avec Mrs Twigg et M. Daisley.

Il suggéra qu'il serait intéressant, d'un point de vue expérimental et pédagogique, d'inviter un médium réputé qui participerait avec moi à l'émission. Si celui-ci pouvait entrer en transe durant l'enregistrement du programme et provoquer la manifestation de quelque entité, Spraggett en profiterait pour utiliser le matériel ainsi révélé comme matière à une "table ronde" en fin de programme.

L'éditeur avait en effet étudié les phénomènes psi, ce qui lui permettait de tenter une expérience télévisée. Lorsqu'il me fit part de son projet, je donnai aussitôt mon accord. Puisqu'il s'agissait d'une émission préalablement enregistrée et non d'une émission "en direct", je savais que nous pourrions décider, avant la diffusion, des coupures à faire éventuellement. Nous estimions que tout irait bien si le médium choisi ne se livrait pas à une exhibition calculée ou "truquée". En outre, la discussion finale promettait d'être intéressante, que la séance fût ou non une réussite.

Allen Spraggett choisit d'inviter le révérend Arthur Ford, ministre des Disciples du Christ et médium américain bien connu. Le déroulé de l'émission serait le suivant : nous commencerions la discussion sur les livres que chacun de nous trois avait écrits, et qui tous traitaient peu ou prou des phénomènes psi. M. Ford était l'auteur de Rien de si étrange, Spraggett avait écrit L'Inexplicable et moi-même, je venais de publier If this be Heresy. Ensuite, M. Ford essayerait d'entrer en transe et nous verrions ce qui en résulterait. L'émission se terminerait fatalement par une nouvelle discussion.

J'arrivai à Toronto le 2 septembre 1967. Spraggett me rendit brièvement visite à mon hôtel pour mettre au point les détails de l'émission qui devait être enregistrée le lendemain.

Apprenant qu'Arthur Ford était descendu dans le même hôtel, je dis à Allen que je donnerais un coup de fil à ce ministre pour l'inviter à dîner et faire ainsi connaissance. Je tenais beaucoup à m'entretenir avec le seul homme qui ait réussi à évoquer l'esprit de Robert Houdin et à lui faire utiliser le code secret dont il se servait de son vivant avec sa femme, dans leurs démonstrations de lecture de pensée. Arthur Ford était considéré par beaucoup comme le meilleur médium vivant actuellement aux États-Unis.

Spraggett me dit que Ford préférait ne pas me rencontrer avant d'aller au studio le lendemain. En effet, s'il entrait en transe durant l'enregistrement, et si la séance était une réussite, on ne manquerait pas de jeter le doute sur la valeur de l'expérience en nous accusant de nous être concertés au préalable.

Je regrettai cette précaution, car je ne croyais pas qu'il fût possible de réaliser une telle démonstration en studio, sous les projecteurs, dans la foule des techniciens et le remue-ménage habituel des plateaux. Il ne me vint pas à l'esprit que si les plans de Spraggett réussissaient, l'émission aurait un retentissement national et dépasserait même les frontières du Canada.

Robert Houdin

Cela faisait 20 ans que je participais à des émissions télévisées (des centaines), et je n'avais plus le trac sous les projecteurs. J'oublais presque les téléspectateurs. Je ne pensais pas prendre part à une émission, j'en profitais plutôt pour me concentrer et jouir de la compagnie des personnes auxquelles j'étais confronté. Une fois l'émission enregistrée, lorsque je suis le personnage principal, j'oublie tout - je ne regarde jamais l'émission par la suite - jusqu'à ce que le courrier arrive. Alors je réponds aux lettres qui demandent mon avis d'ecclesiastique et aux autres, dans la mesure de mes possibilités.

Ce fut donc sans émotion ou espoir particulier que je me rendis aux studios de la télévision canadienne, ce samedi 3 septembre, pour ce qui devait non seulement être une remarquable expérience personnelle, mais encore attirer, prématurément selon moi, l'attention du public sur mes expériences métapsychiques.

L'émission commença par une interview de M. Ford par Spraggett. Ils étaient tous deux assis sur le plateau, au milieu d'un très grand studio, cernés par les projecteurs et les caméras. Tout autour de la salle, on comptait une vingtaine d'assistants, depuis les hommes d'équipe jusqu'aux membres de l'état-major de la chaîne de TV.

Allen posa à M. Ford un certain nombre de questions, sur la manière dont celui-ci avait découvert ses dons de médium, sur les points marquants de sa carrière, et sur les différents tests psychologiques et physiologiques permettnt de vérifier la réalité des facultés médiumniques. Voici un extrait, particulièrement intéressant, directement transcrit de la bande d'enregistrement :

Spraggett : Que signifie pour vous "être un médium" ?

Ford : Cela veut dire simplement que je possède la faculté d'utiliser au bénéfice des autres des dons spirituels, qui ont permis les débuts du christianisme, et que je suis en quelque sorte capable de fonctionner mentalement, spirituellement, sans que mon corps intervienne. Je ne sais comment l'expliquer.

S. : Lorsque vous dites que vous êtes médium, est-ce à dire que vous faites office d'intermédiaire entre les vivants et les morts ?

F. : Oui, c'est mon avis.

S. : Ainsi, vous ne croyez pas qu'ils soient morts ?

F. : Je ne crois pas qu'ils soient vraiment morts. Pour moi, les défunts sont bien plus vivants que nous.

S. : Comment établissez-vous la communication ?

F. : Cela prend différentes formes. En ce qui me concerne, je dois d'abord entrer en transe - comme un yogi. Je sombre dans l'inconscience. C'est alors qu'une autre personnalité disant s'appeler Fletcher - qui a bien existé, nous l'avons vérifié - se met à parler par ma bouche : il prétend transmettre les idées et les pensées de gens qui, étant dans l'au-delà, sont attirés par d'autres personnes qui ont besoin d'aide.

S. : Autrement dit, Fletcher jouerait le rôle d'un opérateur téléphonique qui transmettrait les messages provenant des défunts ?

F. : C'est exact. Cela s'appelle un "contrôle" dans les milieux métapsychiques.

S. : Je vois. Dites-nous maintenant qui est Fletcher ?

F. : C'était un Canadien français qui a été tué lors de la Première Guerre mondiale; il se manifeste par mon intermédiare depuis l'année 1924. Et c'est tout ce que je sais de lui, excepté que je connais sa famille : je l'ai rencontrée à l'âge de 5 ans, en même temps que Fletcher lui-même.

S. : Quelle preuve avez-vous que la personnalité qui se manifeste ainsi à travers vous pendant la transe est bien l'esprit d'une personne décédée ? Qui vous dit que ce n'est pas seulement un dédoublement de votre propre personnalité subconsciente ?

F. : Nous ne pouvons pas en être absolument certains et l'on a avancé plusieurs théories là-dessus. Mais nous devons juger d'après les renseignements fournis par le contrôle pendant la transe. Je travaille avec de nombreux spécialistes de la question qui analysent soigneusement tout ce qui est dit et qui font ensuite toutes les vérifications. Ils en déduisent que, même si c'était mon subconscient qui s'exprimait, il me serait impossible de connaître les renseignements que je dévoile.

S. : Ce qui signifie que pendant que vous êtes en transe, la voix qui parle par votre bouche n'est pas la vôtre. C'est bien ce que vous voulez dire ?

F. : Je crois que c'est ma voix parce que Fletcher est désincarné et que...

S. : Qu'appelez-vous un désincarné ? Entendez-vous par là quelqu'un qui n'a plus de corps physique ?

F. : Un esprit, si vous préférez. Et si nous lui demandons de se manifester, cet esprit doit se servir du corps d'une personne qui sert d'intermédiaire. Donc je prête à Fletcher mes cordes vocales pour qu'il puisse exprimer ses idées en termes compréhensibles pour nous. Si vous lisez la Bible, l'Histoire, et la littérature parapsychologique, vous verrez qu'on a toujours eu besoin que certains servent d'intermédiaires pour permettre à un esprit, à un désincarné, de communiquer avec les vivants.

Lorsque vint mon tour de monter sur le plateau, Spraggett engagea le dialogue sur le chapitre 7 de mon nouveau livre If this be Heresy, dans lequel je parlais du facteur psi inhérent aux humains et des phénomènes parapsychiques. J'y affirmais la réalité de la vie dans l'au-delà sur la base de l'abondance des témoignages et des connaissances disponibles dans tous ces domaines. Je suggérais que l'homme est capable de transcender le continuum espace-temps et donc qu'il participe déjà à la vie éternelle. J'ajoutais que pour moi les preuves, les témoignages et les faits en la matière conduisaient à la probabilité que, de temps à autre, nous sommes capables de communiquer avec les défunts qui, en fait, continuent d'exister.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité