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Les voies de l'étrange et du mystérieux
Les voies de l'étrange et du mystérieux
  • Ce site se propose de rapporter des histoires mystérieuses et peu connues. Car bien souvent, le paranormal est là où on ne l'attend pas. Il évoque aussi certaines énigmes, en les abordant sous un angle inédit.
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Les voies de l'étrange et du mystérieux
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17 juin 2021

Dialogue avec l'au-delà (17)

Peu de temps après l'enregistrement de l'émission, Allen Spraggett téléphona, outre-Atlantique, au Pr Mac Kinnon à Cambridge en Angleterre. Il lui relata la séance et le message transmis par son père.

-Avez-vous jamais possédé deux chats ? ajouta Allen.

-C'est extraordinaire, répondit Mac Kinnon, j'ai eu deux chats lorsque j'étais enfant, l'un noir, l'autre gris. Le gris a disparu trois ans après la mort de mon père en 1933. Quant au noir, il a eu un étrange comportement le jour de ses obsèques. Il s'est précipité sur le cercueil au moment où l'on procédait à la levée du corps.

Cette réponse du Pr Mac Kinnon semblait confirmer le renseignement que nous avait transmis Arthur Ford pendant la séance. Cependant, peu de temps après, nous apprîmes par un journaliste de la revue Newsweek que l'article consacré à ce professeur dans le Who's Who International (1966-67) donnait les précisions suivantes :

"Mac Kinnon Donald Mackenzie, professeur de théologie à l'Université de Cambridge depuis 1960; membre du Collège Corpus Christie, Cambridge, depuis 1960... fils de D.M. Mak Kinnon, décédé. Loisirs : promenades, chats, cinéma."

Chat cercueil

Comme le suggéra à l'époque le Pr Mac Kinnon lui-même, il était possible qu'Arthur Ford ait préalablement consulté le Who's Who.

On peut toutefois objecter que le Who's Who mentionnait seulement le mot "chats" parmi les passe-temps du professeur, alors que le médium avait précisé qu'il s'agissait de deux animaux et qu'ils étaient morts... ce que leur propriétaire avait confirmé par téléphone à Spraggett.

Cependant, le médium parut changer de sujet. Apparemment, quelqu'un d'autre entrait en scène, si l'on peut dire :

"Maintenant, votre fils dit que la personne qui vient d'arriver se qualifie "d'ecclésiastique quémandeur". Qu'est-ce que cela veut dire ?

"Que signifie ce surnom ?", me dis-je.

-Évêque quêteur, sans doute, suggéra Allen.

Là, j'estimai que Spraggett intervenait trop directement. C'était une erreur que de suggérer carrément la réponse, car on ne pouvait plus vérifier par la suite si le médium avait fait une révélation valable ou s'il utilisait seulement ce que nous lui avions "soufflé".

La voix de Ford poursuivit :

"Attendez, il dit qu'il est mort au moment où il célébrait un baptême ou une autre cérémonie religieuse. Il a succombé à une attaque et vous lui avez succédé, en tout cas."

-Je vois de qui il s'agit; c'est exact, dis-je.

-Pouvez-vous le nommer, Fletcher ? dit Allen, plus prudent cette fois.

-Oui, quelque chose comme Black Charles Block.

Je confirmai immédiatement :

-Karl Morgan Block, quatrième évêque de Californie. C'était mon prédécesseur. J'étais son coadjuteur. Il est mort subitement pendant une cérémonie d'ordination; crise cardiaque.

Tout ceci aurait pu être facilement appris ou découvert par le médium, bien qu'il parût difficile que celui-ci ait deviné le surnom de "Quémandeur", dont un chanoine de l'Évêché, proche collaborteur du prêlat, et moi-même, usions pour désigner l'évêque Block. (Personne d'autre ne connaissait ce sobriquet.)

Cependant, la voix de Ford continuait :

"L'évêque dit que vous comptez de nombreux amis parmi les prédicateurs; il semble maintenant parler d'une école de prédicateurs."

En effet, l'évêque avait fondé une école pour former des prédicateurs dans le haut clergé. La situation devenait embarrassante car ce projet d'école avait été très cher au coeur de Block, et après sa mort, je n'avais pu, faute de crédits, continuer son œuvre. J'avais dû affecter des fonds à la formation du clergé, but plus modeste, certes, mais plus urgent.

Ce fut donc avec une certaine gêne que je répondis :

-Karl, ou plutôt Fletcher, pourriez-vous dire à Karl que j'ai dû modifier ma politique après son "départ" et que nous n'avions guère pu en parler durant sa maladie.

La réponse vint aussitôt :

"Les choses doivent être modifiées."

Je me sentis soulagé, et je le dis :

-Cela me fait du bien de vous entendre parler ainsi.

Intuitivement et dans mon for intérieur, je sentais que je dialoguais avec Karl Block lui-même. Ses réponses semblaient être exprimées à la première personne.

"Nous tous ici comprenons que vous deviez voir les choses en perspective et non pas vous contenter d'opinions toutes faites. Vous avez accompli un excellent travail, et vous avez encore beaucoup à faire. Je crois que d'ici là, peut-être dans un avenir lointain, ce livre que vous avez entre les mains, votre livre, sera presque aussi important que ceux cloués par Luther à la porte de l'Église."

-Merci, répondis-je, j'espère qu'il sera utile.

Il exagérait et j'étais gêné. Je ne désirais pas que l'émission soit centrée sur moi, et surtout pas avec des compliments de ce genre. Mais c'était bien là le parler de Karl. C'était un grand homme dans tous les sens du mot, un gentleman du Sud, de la vieille école, prompt à s'enthousiasmer et s'exprimant avec un vocabulaire très riche et faisant des comparaisons impressionnantes. L'évêque Block me semblait fidèle à lui-même.

Mais les conseils continuaient d'affluer :

"Surtout ne croyez pas que vous serez encore persécuté. Vous exprimez ce que pense la majorité de vos confrères, qui n'osent pas parler de peur de se compromettre. Vous n'avez jamais craint d'exprimer vos opinions."

El Sobrante, Ca

Décidé à changer de sujet pour en choisir un autre à mon gré, je dis :

-Si je puis me permettre, Karl, vous avez édifié des bases on ne peut plus solides; vous aviez, Karl, le chic pour acquérir des terrains. Vous ne vous êtes trompé qu'une fois, je crois, à El Sobrante. Mais une seule erreur, c'est vraiment un record ! Quel fameux acheteur de terres vous faisiez !

La réponse me parut tout à fait appropriée : il dit :

"L'un des meilleurs terrains que j'aie jamais acheté était à Obispo (ou quelque chose comme ça). Cela ne vous dit rien ?"

Je fus surpris de l'exactitude de la révélation.

-Certes oui, répondis-je, c'était vraiment remarquable, une de vos meilleures opérations. Vous l'avez même appelée "Obispo", moitié par modestie, moitié par fierté. Fletcher peut-il nous donner le nom complet de l'endroit ?

J'étais très intéressé et tâchai de ne rien révéler d'avance. Si au début nous parlions d'achats de terrains pour l'Église, il fut soudain question d'une autre sorte de propriété. Ford ne pouvait avoir capté cette idée par télépathie, car je n'avais même pas pensé à "El Rancho del Obispo" (le ranch de l'évêque).

Ensuite, j'entendis :

"Oui, je voulais un endroit où je puisse aller réfléchir sans être dérangé, une espèce de monastère ou d'ermitage."

-C'est exact, dis-je.

Je confirmai :

-C'est le Centre de la Conférence diocésaine, auprès de Russian River (au nord du diocèse). El Rancho del Obispo signifie "Ferme de l'évêque".

J'étais impressionné d'entendre une telle révélation à un moment où mon esprit était très loin de la moindre association d'idées sur le sujet. Évidemment, le médium avait pu puiser dans mon subconscient. Cela n'en était pas moins remarquable.

La conversation se poursuivit et j'avais du mal à m'imaginer d'où venaient tous ces personnages. On avait l'impression d'assister à la projection de courts métrages qu'on aurait sélectionnés. Que tout cela ait été arrangé par Arthur Ford et par Spraggett, ou uniquement par ce dernier, ou bien par Jim et Fletcher, ou seulement celui-ci, ou qu'il s'agît d'une coïncidence, la séance prenait la tournure d'une véritable production.

Puis nous entendîmes :

"Jim dit qu'il est avec une délicieuse vieille dame, prénommée Carol, que vous avez connue. Carol Rede ou quelque chose comme ça ?"

-Carol Rede ? demandai-je, surpris. (Ce nom ne me disait rien.)

"Oui, c'est cela."

À quelle date était-ce exactement ? J'essayais d'obtenir des précisions.

"Elle occupait une position officielle et vous étiez évêque, ou autre, dans la cathédrale, dit-elle. Elle était à cette époque particulièrement revêche !"

Soudain, la mémoire me revint. "Mon Dieu ! pensai-je, je vois."

-Est-elle de l'autre côté ? demandai-je.

"Oui, elle est avec nous."

J'en déduisis qu'elle était morte.

Profitant d'un silence, j'enchaînai :

-Il doit s'agir de la secrétaire de l'évêque, une personne de valeur, d'un abord difficile, une vraie forteresse.

-Mais vous ignoriez qu'elle était morte ? me demanda Spraggett.

-Oui, absolument, acquiesçai-je, ce qui nous valut une prompte réplique de Ford :

"Eh bien, elle n'est pas morte. Elle dit : "Je suis plus vivante que jamais !"

Allen et moi nous sentîmes penauds d'avoir suggéré "qu'elle était morte", juste au moment où nous étions censés être en communication avec elle !

-Oh ! excusez-moi, dis-je, je ne savais pas.

-C'est notre façon de parler ici, vous savez, se hâta d'expliquer Spraggett. Nous ne voulions pas dire que...

La voix du médium l'interrompit :

"Un de ces jours, quand vous serez retourné en Californie... j'ai un frère qui y a pris sa retraite, il était officier."

-Maintenant, c'est Carol Rede qui parle, n'est-ce pas ? demandai-je, quelque peu perplexe.

J'avais du mal à comprendre pour quelles raisons cette personne s'adressait à moi. Je l'avais perdue de vue depuis plus de 9 ans. Mais, de toute façon, durant les 5 années où j'avais eu affaire à elle, nous n'étions pas en très bons termes : elle s'efforçait de refouler les demandes de rendez-vous, afin de protéger l'évêque contre ceux d'entre nous qui estimaient devoir le rencontrer, et je m'étais plusieurs fois acccroché avec elle à ce sujet. (Lorsque je fus évêque à mon tour, j'appréciais davantage cette attitude de la part d'une secrétaire.)

Le médium reprit :

"Elle dit que son frère est au Carmel."

-Le saviez-vous ? me demanda Spraggett.

-Non, avouai-je.

De l'enquête que nous fîmes après la séance, il ressortit que non seulement Carol Rede était décédée, ou, dirais-je, allée "de l'autre côté" depuis près de 4 ans, mais encore que son frère Ross l'avait rejointe deux mois après. Nous prenions le médium ou le contrôle en flagrant délit d'erreur. Par ailleurs, il était surprenant que Carol Rede elle-même - si c'était bien elle - fût si mal informée du sort de son frère.

J'ai rarement rencontré, au cours d'une séance, de telles contradictions, mais cela arrive cependant !

Ibid.

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